Pourquoi l’homme de droite n’est pas le salaud pour lequel on veut le faire passer?
La droite ce n’est pas l’UMP, ce n’est pas d’avantage le FN. Il n’y a pas de parti de droite en France. Il y a en revanche des idées de droite et des gens qui portent ces idées à des degrés divers.
Droite et gauche correspondent à deux visions de la vie et du monde absolument irréconciliables.
L’esprit de droite, c’est la vie conçue comme une épreuve, un combat, une aventure au cours de laquelle il convient de se dépasser. Peu importe le point de départ, peu importe les obstacles sur la route, ce qui compte c’est de parcourir du chemin, inlassablement, courageusement. Il s’agit de fonder une famille, de bâtir un royaume, de produire une œuvre artistique, de découvrir de nouveaux continents, de défaire un ennemi, de convertir des païens, d’ériger une cathédrale, etc. Cette conception de la vie est liée à un sens de la transcendance et à l’idée d’un jugement à venir de nos actes. Aucune perspective n’est plus repoussante pour l’homme de droite que de perdre son honneur.
L’esprit de gauche, c’est la vie conçue comme un buffet dont il faut profiter au maximum tant qu’il en est temps. L’homme de gauche est un consommateur de stimuli sensuels de toutes sortes : boire, fumer, bien manger, avoir des activités sexuelles diverses et variées, faire du tourisme, se prélasser sur une plage, faire les magasins, etc. Sa vision du monde est purement matérialiste. Elle n’intègre ni transcendance, ni au-delà. La mort est la fin de toute chose. Cela implique que toute forme de prise de risque, ou de sacrifice de soi est exclue par cet esprit. Ce que l’homme de gauche redoute le plus au monde c’est la souffrance.
L’âme de chacun est, à divers degrés, imprégnée de l’esprit de droite et sous l’emprise de celui de gauche. Le plus souvent les individus penchent nettement d’un côté ou de l’autre.
Quel rapport y a-t-il entre ces esprits et ce que la pensée officielle appelle “droite“ et “gauche“ ?
Selon elle, être de droite c’est penser avant tout à s’enrichir en ne partageant pas son argent. Etre de gauche c’est, au contraire, avoir le souci des plus démunis.
L’homme de gauche est un consommateur de plaisirs terrestres. La vie n’a pour lui d’intérêt que dans la mesure où il peut s’étourdir de jouissances diverses. Cette façon d’appréhender l’existence ne peut qu’être très insatisfaisante. Certes, il ne reconnaît pas explicitement que sa vie sonne creux et que son attitude est méprisable, mais à un niveau inconscient cela le travaille. La morale naturelle, instille en lui un inévitable sentiment de mal-être.
Pourquoi en arrive-t-il à ce fameux “souci des plus démunis“ ? Rappelons que sa seule préoccupation est le confort matériel ici-bas. Par conséquent, à ses yeux, il n’y a pas de sort plus atroce que de traverser l’existence dans le dénuement. Or, il a conscience que son niveau de vie est inaccessible à beaucoup de gens. Dans ce contexte, il ne voit pas en quoi il mérite sa situation. En effet, il fournit juste ce qu’il faut d’efforts pour perpétuer son confort. Rien qui ne le rende digne d’un traitement de faveur. La vision des foules “pauvres“ lui est désagréable. Elles sont comme un miroir qui lui renvoit l’image d’un voleur qui se gave. De plus, elles instillent en lui la crainte de tout perdre. Après tout, s’il existe des “pauvres“, rien n’empêche qu’il n’en devienne un. Cette possibilité le terrorise. Notre ami se retrouve donc coincé entre un fort malaise et son refus de renoncer à son style de vie. C’est pour apaiser cette tension qu’il affiche son “souci des plus démunis“. Il formule le vœu que chacun puisse bénéficier d’un confort comparable au sien. Il ne change rien à son train de vie et ses belles paroles n’améliorent aucunement le sort de ceux qu’il prétend défendre. Mais peu importe, il a obtenu ce qu’il désirait. A présent qu’il œuvre pour les plus démunis, il estime qu’il a droit à son confort. Son life style est désormais légitime.
Tout cela se fait avec un investissement personnel minimal, vu que le coût du “souci des plus démunis“ sera porté par les contribuables. En terme de rapport bénéfice/investissement, c’est une belle opération. Son coût se résume, en général, à l’insertion d’un bulletin PS dans une urne tous les cinq ans.
L’un des aspects du “souci des plus démunis“ est la désignation de “l’homme de droite“ comme salaud ultime. Cela ne correspond guère qu’à une projection de haine de soi sur autrui.
Contrairement à ce que pense l’homme de gauche, l’homme de droite n’est pas un salaud. Il se trouve juste que sa vision du monde ne le conduit pas au “souci des plus démunis“ tel que le pratique le gauchiste.
L’homme de droite s’investit entièrement dans la poursuite de buts supérieurs. Quelle que soit sa position de départ, il chemine au mieux de ses capacités. Il peut avoir hérité d’une fortune, mais en jouir est la dernière de ses préoccupations. Il entend bâtir, construire, ériger à la force de ses bras et de son esprit, avec l’aide de Dieu. Il s’attend à ce que tous appréhendent la vie ainsi, y compris les gens nés dans la misère, dont il est plus souvent qu’on ne le croit. Les disparités en terme de fortune matérielle lui semblent donc très secondaires. Tous les hommes de droites communient dans le dépassement de soi.
Finalement, voici une image simple permettant de saisir l’origine de l’incompréhension entre droite et gauche. L’homme de gauche perçoit une différence insupportable entre ce qu’il appelle les riches et les pauvres. En effet, le riche réside dans une somptueuse villa, tandis que le pauvre habite une misérable masure. Si les plaisirs sensuels constituent l’unique but de la vie et son seul aspect intéressant, il faut bien admettre que la luxueuse demeure offre des perspectives bien supérieures à la baraque miteuse. Mais si la jouissance matérielle est reléguée à un rôle très secondaire par l’aventure et le don de soi, la villa perd son avantage sur la masure. Un militaire se préparant au don de sa vie pour sa patrie, un prêtre ayant pour seul souci le salut des âmes de ses ouailles, un agriculteur soucieux de faire fructifier la terre de ses ancêtres pour la transmettre un jour à ses fils, un penseur qui consacre chaque instant à la compréhension des sujets qui le passionne, un seigneur qui bataille afin d’étendre et de consolider son royaume, un poète perpétuellement attablé à écrire ses recueils, un explorateur risquant sa vie chaque jour sur des terres inconnues, un père élevant une grande famille dans la simplicité et la gratitude, … Pour tout ces gens et bien d’autres, vivre dans un somptueux palais ou une vieille bicoque est une question secondaire, car chacun d’entre eux est avant tout préoccupé par sa mission. C’est pourquoi ils ne passent pas leur temps à pleurnicher sur le sort des “pauvres“. Tout en étant conscient de l’existence de quelques situations dramatiques, ils ne perçoivent pas la majorité de ceux que les gauchistes qualifient de “défavorisés“ comme des gens à plaindre.